M. le président. La parole est à M. Jean-Claude Requier, sur l'article 1er.
M. Jean-Claude Requier. L'article 1er de notre proposition de loi constitue son essence même. Si l'idée d'un objectif national de désenclavement n'est pas foncièrement nouvelle, elle n'est pas non plus la simple lubie de quelques élus de province. Déjà en 2014, dans son rapport sur l'hyper-ruralité, notre collègue Alain Bertrand posait parfaitement le diagnostic. Et le contexte dans lequel se trouve notre pays démontre que cet objectif a aujourd'hui toute sa pertinence.
Nous connaissons la réalité des territoires les plus enclavés. Nous avons tous en tête des exemples d'usines qui ferment, de voies ferrées désaffectées, de routes dégradées, de services publics en recul.
Je pense à la fermeture en 2008 de l'usine Molex dans le département de Françoise Laborde, qui a aussi touché une centaine de salariés du Tarn-et-Garonne, département de notre collègue Yvon Collin. Je pense aux menaces de fermeture de la gare de La Brillanne, dans le département de notre collègue Jean-Yves Roux, alors même que le trafic augmente. Je pense à ces villes moyennes, à ces centres-bourgs dévitalisés et à ces communes rurales, où le quotidien devient plus pesant.
Nous connaissons bien sûr les efforts du Gouvernement, en particulier les vôtres, madame la ministre, mais il nous semble plus que jamais nécessaire d'accélérer le désenclavement des territoires grâce à un objectif national, afin de préserver nos infrastructures de transport et de les étendre.
La voiture reste très souvent, au quotidien, le seul moyen de déplacement. C'est pourquoi nous proposons de rendre chaque partie du territoire métropolitain accessible à une autoroute, à une voie rapide ou à un petit bassin d'emplois en moins de quarante-cinq minutes d'automobile ou, à défaut, en moins de cinquante kilomètres de trajet d'ici à 2026.
Cet objectif n'a rien d'irréaliste. Nous prenons d'ailleurs en compte la nécessité d'une cohérence de cet objectif avec la programmation régionale de l'aménagement du territoire, puisque les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires, les SRADDET, ne prendront en compte l'objectif qu'à compter de leur prochaine révision.
Nos concitoyens attendent désormais du concret ! (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)