M. Christian Bilhac. M. le ministre des solidarités et de la santé a affirmé être en mesure de faire effectuer les 20 millions de rappels de vaccin anti-covid avant Noël.
Cette promesse, à laquelle je voudrais bien croire en cette période de vœux, n'est pas reflétée par la réalité à laquelle nos concitoyens sont confrontés. Par téléphone ou sur les applications informatiques, ils tentent en vain, à longueur de journée, d'obtenir un rendez-vous pour leur troisième dose.
Quelque 400 000 personnes prioritaires, âgées de plus de 65 ans, n'ont toujours pas reçu cette troisième dose de rappel. Et à partir d'aujourd'hui, l'on peut aussi faire vacciner les enfants.
Ma question est la suivante : pouvez-vous me rassurer sur le fait que les personnes convaincues de la nécessité de recevoir une troisième injection mais n'ayant pas encore réussi à obtenir de rendez-vous, malgré toute leur bonne volonté, pourront prouver leur bonne foi afin que leur passe sanitaire ne soit pas suspendu le 15 janvier ? Sinon, envisagez-vous un report de la date prévue ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, merci pour votre question, car la confiance est essentielle en matière de vaccination : vous me donnez l'occasion d'apporter un certain nombre d'éléments de réponse aux questions que vous soulevez, et de vous rassurer, et de rassurer les Français, sur la campagne de vaccination et de rappel qui est en cours.
Vous l'avez dit, le ministre des solidarités et de la santé a fixé à 20 millions le nombre de rappels à effectuer avant Noël. Nous en sommes aujourd'hui à 15 millions, et plus de 100 000 rappels sont effectués quotidiennement. La trajectoire dessinée par le ministre des solidarités et de la santé sera respectée.
Vous avez raison, nous confortons le passe sanitaire, parce qu'il s'est révélé être l'un des outils importants dans la lutte contre le virus. Nous le faisons en deux temps, en ce qui concerne l'intégration de la troisième dose dans le schéma vaccinal.
La première période s'ouvre aujourd'hui, pour les plus de 65 ans. Sachez, monsieur le sénateur, que nous mettons tout en place pour que les personnes de plus de 65 ans qui n'ont pas encore reçu cette dose de rappel puissent la recevoir : coupe-files dans les centres de vaccination, plages horaires sans rendez-vous réservées à ce public… Nous avons aussi mobilisé l'ensemble des ordres, et l'assurance maladie envoie des SMS à ces personnes pour leur proposer de venir se faire vacciner. Bref, tout est mis en œuvre dans les quelque 1 300 centres de vaccination qui ont été réactivés. Vous savez aussi que la médecine de ville et les pharmaciens sont mobilisés dans cette campagne de rappel.
La deuxième étape commencera le 15 janvier, pour toutes les personnes éligibles, c'est-à-dire celles qui auront reçu une deuxième dose plus de cinq mois auparavant. Au vu des moyens mobilisés pour permettre aux Français de bénéficier de cette troisième dose, je vous confirme que nous atteindrons les objectifs fixés, monsieur le sénateur. (Mme Nadège Havet et M. François Patriat applaudissent.)
M. le président. La parole est à M. Christian Bilhac, pour la réplique.
M. Christian Bilhac. Monsieur le ministre, je ne doute pas de votre volonté, mais vous ne m'avez convaincu qu'à moitié ! Puisque vous avez évoqué la question du passe sanitaire, je regrette qu'en France, dans le pays des Lumières, on l'impose pour accéder aux bibliothèques, aux médiathèques, aux musées, quand il n'est obligatoire ni dans les transports en commun franciliens ni dans les centres commerciaux. (Applaudissements sur des travées des groupes RDSE et GEST.)
M. Loïc Hervé. Supprimons le passe sanitaire !