Mme Nathalie Delattre. Monsieur le ministre, du fait de la crise du covid, la fréquentation ferroviaire s’est effondrée. SNCF Voyageurs a perdu 97 % de son chiffre d’affaires sur le TGV au plus fort de la pandémie.
À l’heure de la reprise, la densité des flux de mobilité de la SNCF est centrale, parce qu’il lui faut, stratégiquement et économiquement, accueillir davantage d’usagers et parce que la transition énergétique et environnementale l’impose.
Mais patatras ! Le train-train qui lui sied n’est pas au rendez-vous : trains bondés par le surbooking, usagers assis par terre, plages horaires réduites. J’en fais l’expérience toutes les semaines sur la LGV Sud Europe Atlantique (LGV SEA), entre Bordeaux et Paris. Les changements de train avec place assise sont pour ainsi dire impossibles le jour même.
Avant la crise, la qualité de service de cette ligne était remarquable, mais, aujourd’hui, le niveau de l’offre est dégradé. La forte fréquentation de cette rentrée n’a pas été accompagnée par la réouverture des sillons annulés avant l’été. Il manque la bagatelle de cinq allers-retours quotidiens pour revenir au cadencement de 2019 toutes les trente minutes.
Comment expliquer cela ? Comment expliquer à des milliers d’Aquitains que la suppression brutale et incompréhensible de la liaison aérienne Bordeaux-Orly n’ait pas été suivie de l’accroissement mécanique du report modal sur le train ?
Que dire des propos sur le nombre de dessertes quotidiennes promis aux collectivités, celles qui ont mis la main au portefeuille pour financer cette ligne voilà quelques années ? Le groupe SNCF Voyageurs ne se sent plus lié par l’engagement pris lors des négociations originelles avec SNCF Réseau. L’État n’a pas tenu sa parole à cet égard.
Une telle situation n’est pas tenable. Elle est même injustifiable. Monsieur le ministre, comment comptez-vous peser pour inverser la trajectoire et permettre aux usagers de retrouver un niveau de service en rapport avec le prix souvent très élevé du billet qu’ils ont acheté ?
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Madame la sénatrice, vous m’interrogez sur l’offre de transports, notamment ferroviaires, à destination du Sud-Ouest.
L’offre de service grande vitesse a été fortement perturbée en 2020 et 2021 du fait de la crise sanitaire. La SNCF a constamment dû, en lien avec l’État, adapter le plan de transports aux restrictions de déplacement mises en place et au protocole sanitaire. À cet égard, je tiens à saluer l’engagement de la SNCF et de tous ses salariés, qui ont été à pied d’œuvre chaque jour.
Avec souplesse, la SNCF a adapté en permanence le niveau d’offre à la réalité des besoins de déplacements de nos concitoyens. Toutes les adaptations réalisées ont été temporaires.
Vous le savez, je suis en permanence attentif à ce que le niveau de service ferroviaire soit adapté aux besoins de nos concitoyens. Dès la fin du dernier confinement, l’offre sur l’axe Atlantique Sud-Ouest a été augmentée de 50 % pour faire face à la reprise progressive des voyages. Pendant l’été 2021, l’offre à grande vitesse est remontée à 95 % du niveau de 2019, soit plus de 40 000 places offertes chaque jour. Pour 2022, je peux vous confirmer que le niveau d’offre prévu sur la liaison Paris-Bordeaux s’élèvera à dix-neuf allers-retours quotidiens. Il ne présente donc pas de diminution.
Par ailleurs, pour tenir compte des évolutions sur la liaison aérienne Orly-Bordeaux, j’ai missionné Mme la préfète de région, qui a déjà commencé à réunir les acteurs locaux, pour voir si des améliorations routières ou de transports en commun étaient nécessaires, notamment pour faciliter l’accès à la gare bordelaise. Elle me rendra compte dans les prochains jours.
Telles sont les informations que je peux vous communiquer à ce stade, madame la sénatrice.