Après plusieurs mois d’auditions et de déplacements sur les terroirs viticoles, la mission d’information du Sénat sur la viticulture livre aujourd’hui ses conclusions : la filière viticole française traverse une crise historique, à la croisée de difficultés conjoncturelles, structurelles et climatiques. Malgré cette situation alarmante, les rapporteurs sont convaincus que l’avenir de cette filière d’excellence est conditionné à l’unité de tous ses acteurs autour d’un pacte de confiance ambitieux.
La viticulture pilier économique menacée par une triple crise
La viticulture française, leader mondial de notre économie et de notre patrimoine, fait face à :
- Une baisse continue de la consommation, en particulier chez les jeunes ;
- Des chocs internationaux majeurs (fermeture du marché chinois, tensions durables avec les États-Unis, concurrence accrue) ;
- Les conséquences du changement climatique (baisses de rendement, adaptation des cépages, retraits de produits phytosanitaires).
Les recommandations du rapport pour sortir de la crise
La mission formule 23 recommandations pour un véritable rebond de la filière, parmi lesquelles :
- L’organisation sans délai d’assises nationales de la viticulture, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, avec comme clé la contractualisation, la valorisation des produits et la sécurisation des revenus ;
- La rationalisation des structures interprofessionnelles et renforcement du rôle de l’INAO ;
- Le soutien à la transmission des exploitations et lutte contre le mal-être agricole ;
- La réorientation des aides européennes vers la restructuration collective et l’adaptation climatique ;
- La relance de la promotion de la filière et la conquête de nouveaux marchés ;
- Le soutien à la diversification (œnotourisme, nouvelles variétés résistantes, etc…) et simplification des démarches pour professionnaliser et moderniser la filière ;
- Le soutien accru aux coopératives, pépiniéristes et distilleries ;
- Le renforcement du lien avec la grande distribution, l’hôtellerie-restauration et les partenaires économiques.
L’appel à l’union et à la confiance
La mission insiste sur l’urgence de regagner la confiance en engageant tous les acteurs à signer un pacte de mutualisation des efforts : produire, valoriser, sécuriser les débouchés. L’État devra conditionner tout nouvel accompagnement de crise à la tenue de ces « assises de la viticulture », pour placer la sauvegarde du vignoble français au cœur d’un projet participatif, durable, innovant et attractif. — Henri Cabanel, Daniel Laurent, Sébastien Pla, rapporteurs de la mission.

