Le groupe RDSE prend acte de l’annonce faite aujourd’hui sur le Mercosur à l’issue du Conseil des Ministres, par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. En effet, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur « n’est toujours pas acceptable ».
Les sénateurs du RDSE demandent des garanties solides pour protéger l’agriculture française qui a encore perdu 10% de ses fermes au cours des quatre dernières années.
Le groupe RDSE a rappelé à deux reprises, par une première résolution adoptée en 2018 par le Sénat, puis par une seconde déposée le 29 octobre 2024 : « l’agriculture ne constitue pas la variable d’ajustement à l’ouverture des échanges industriels ».
Les exploitants français à qui l’on demande toujours plus en matière de normes sociales, de protection de la biodiversité et de bien-être animal, ne peuvent pas résister dans un cadre commercial international qui fait la part belle à des pratiques moins-disantes. Comment demander à la France d’ouvrir par exemple son marché de la volaille aux pays du Mercosur, alors que l’on constate un écart de compétitivité de 36 % entre un poulet brésilien et un poulet français ?
Dans ces conditions, le RDSE comprend la mobilisation et la colère des agriculteurs qui s’amplifient sur le territoire. Le 17 juin dernier, le sénateur Henri CABANEL intervenait en séance publique au Sénat pour rappeler que l’importation de produits qui ne respectent aucune de nos règles va à l’encontre de nos engagements climatiques et affaiblit notre souveraineté alimentaire.
Aussi, sur cette question qui rassemble la classe politique, le RDSE veut que le gouvernement français maintienne une position claire et ferme pour obtenir :
– des clauses de sauvegarde renforcées pour les produits agricoles les plus sensibles avec possibilité d’une intervention en cas de déstabilisation du marché ;
– des «mesures miroirs» pour que tous les pesticides interdits dans l’Union européenne le soient également dans les productions issues des pays du Mercosur ;
– davantage de contrôle sur les produits au départ des pays exportateurs et à l’arrivée dans les ports européens ;
– une vigilance sur la déforestation importée ;
Les agriculteurs ne refusent pas la concurrence, mais demandent une règle simple : les mêmes règles pour tous. C’est la seule façon d’assurer une compétition loyale et durable.

