Projet de loi portant création de l'Office français de la biodiversité
Mme la présidente. Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, je donne la parole à M. Ronan Dantec, pour explication de vote.
M. Ronan Dantec. Avant tout, je remercie le rapporteur pour l'engagement dont il a fait preuve, avec l'ensemble de la commission, en particulier le président de celle-ci.
Je retiens de nos travaux deux moments assez différents.
S'agissant de la police de l'environnement, nous avons accompli un travail important – y compris avec le dernier amendement adopté… – pour trouver un bon équilibre, qui ne donne pas à cette police autant de moyens d'investigation que n'en a l'OCLAEPS, un outil que l'on oublie trop souvent alors qu'il est extrêmement important, à l'échelle internationale aussi. Il faudra d'ailleurs, madame la secrétaire d'État, le renforcer dans les prochaines années.
Sur ces questions, nous avons été dans le sens de l'esprit du texte : pour gérer au mieux la biodiversité en France, il faut que l'ensemble des acteurs dialoguent dans un lieu commun – le futur office – et mettent en commun leurs moyens, leurs expériences, leur dynamisme et leur enthousiasme.
C'est l'élément fort de ce texte, et je m'y retrouve d'autant plus que, voilà trois ans, au moment de l'examen du projet de loi sur la biodiversité, j'avais déjà plaidé pour la fusion de l'Agence française pour la biodiversité et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.
En la matière, nous avons amélioré les dispositifs, selon la tradition du Sénat ; nous avons ainsi fait œuvre utile.
À d'autres moments, je suis resté en questionnement. Je ne parle pas de tous les chasseurs, mais il y a encore dans le monde de la chasse, y compris parmi ses représentants officiels ou ceux qui portent leur parole en politique, une crainte du travail en commun avec des associations de protection de la nature. Il y a une méfiance atavique, nous n'allions pas la faire disparaître, comme par enchantement, en quelques jours…
Face à cette méfiance qui demeure, il y a probablement la tentation – peut-être est-ce là l'explication de la place attribuée aux réserves régionales – de créer une bulle « chasse » au sein de l'office, qui gérerait ses réserves, déciderait de sa gestion adaptative et se frotterait un peu avec ceux d'en face. Si l'on aboutit à cela, nous aurons raté, et la chasse aura raté son avenir, parce que, aujourd'hui, elle n'est pas culturellement majoritaire dans notre pays.
Mme la présidente. Il faut conclure, mon cher collègue.
M. Ronan Dantec. En définitive, nous avons avancé, mais il faudra encore travailler, notamment en commission mixte paritaire, pour lever certaines ambiguïtés.
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