Projet de loi pour une école de la confiance bis
M. le président. La parole est à M. Joël Labbé, sur l'article 5.
M. Joël Labbé. Je partage ce qui a été dit sur l'aspect positif de la prise en compte de l'école inclusive. Notre collègue Antoine Karam l'a dit, on avance vers une plus grande justice sociale à l'égard des plus fragiles d'entre nous, que sont les enfants en situation de handicap.
En revanche, la justice sociale, cela passe aussi par la reconnaissance de ces nouveaux métiers, qui sont extrêmement nobles ; ils doivent être professionnalisants et reconnus, y compris du point de vue du salaire. Or, sur ce sujet, je sais que vous êtes gêné, monsieur le ministre, de même qu'un certain nombre de vos collègues, par les aspects budgétaires. Tous les amendements que nous avons déposés en ce sens, qui visaient à instaurer un statut, sont tombés sous le coup de l'article 40 de la Constitution. Pour nous, et pour vous aussi, en votre for intérieur, humainement, ce n'est pas acceptable. Il faudra qu'on trouve des solutions.
On a parlé, pour ces personnes, de contrats de deux fois trois ans, peut-être – mais pas forcément – CDIsables, et de temps partiel ; le temps partiel, souvent imposé, est presque pérennisé par le texte. La formation initiale et continue est quasiment inexistante. La rémunération moyenne est de 650 euros par mois ; on parle de justice sociale – on évoquait précédemment les travailleurs, ou plutôt, en l'occurrence, les travailleuses, pauvres –, mais 650 euros, c'est indécent pour ce niveau d'exigence. Ce sont des personnes, souvent jeunes, qui aiment leur travail, qui souhaitent le continuer, mais qui ne pourront plus le faire dans ces conditions.
Je ferai donc partie de ceux qui lutteront jusqu'au bout, au-delà de ce texte – lequel aura, on le sait, ses limites –, pour avancer dans la reconnaissance de ces métiers.
Enfin, j'ai reçu hier des représentants de l'enseignement agricole, qui ont évoqué la situation des AESH dans ce secteur. La situation y est plus difficile encore ; des milliers de professionnels précaires sont laissés pour compte. Leur condition est encore moins protégée que dans l'éducation nationale, où le statut est déjà précaire et dévalué. Ces professionnels demandent donc que le statut des AESH agricoles – et maritimes, il y en a aussi quelques-uns – soit, au minimum, harmonisé avec celui qui existe dans l'éducation nationale.
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