Débat sur : "la gratuité des transports collectifs : fausse bonne idée ou révolution écologique et sociale des mobilités ?"
Mme la présidente. La parole est à M. Olivier Léonhardt.
M. Olivier Léonhardt. À chaque occasion qui m'est offerte dans cet hémicycle, j'alerte sur le cauchemar que vivent les usagers du RER francilien et je rappelle que notre système de transport est à bout de souffle, au bord de l'explosion.
Chaque fois, on m'explique que le Gouvernement investit bien plus qu'avant, progresse sur le projet du Grand Paris, finance les transports du quotidien.
C'est sans doute vrai, mais ces mesures sont clairement insuffisantes pour répondre à la lourde crise à laquelle nous sommes confrontés et que tous les gouvernements ont systématiquement minimisée.
Réveillons-nous ! On a autorisé l'interdiction progressive des véhicules à essence et diesel à l'intérieur des frontières de l'autoroute A86 d'ici à 2030. C'est bien pour l'environnement… Mais où sont les trains RER et les bus qui permettront à des centaines de milliers d'habitants de la grande couronne de laisser leur voiture pour prendre les transports en commun ? Le Grand Paris Express, même s'il était achevé dans 25 ans – je suis optimiste –, n'arrive pas jusqu'aux départements de grande banlieue et ne complètera donc pas l'offre du RER.
Aucune mesure à la hauteur de ce défi gigantesque n'est prévue.
Réveillons-nous ! Nous ne parvenons déjà pas à gérer la situation actuelle.
Ces dernières semaines, encore, l'accélération des dysfonctionnements au moment des heures de pointe a bloqué des centaines de milliers de personnes sur les quais de nos gares. Les trains sont supprimés ; ils sont sans cesse en retard ; ils sont tellement bondés qu'il faut parfois en laisser passer deux ou trois pour pouvoir monter dans une rame.
Les usagers ne demandent pas en priorité la gratuité des transports. Ils savent bien que les services ont un coût et qu'ils les paieront toujours d'une manière ou d'une autre.
Ce qu'ils demandent, c'est tout simplement des transports qui fonctionnent ! Ils exigent de ne pas être entassés dans des wagons bondés. Ils veulent juste arriver à l'heure le matin au travail ou le soir pour récupérer leurs enfants à la crèche.
C'est maintenant qu'il faut agir et créer des transports légers pour couvrir les besoins, très importants, des 4,5 millions d'habitants de la grande couronne parisienne. Qu'ils soient payants ou gratuits, s'ils fonctionnent, nous les prendrons ! (Applaudissements sur des travées du groupe RDSE.)
Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.
Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. La capacité à répondre aux enjeux de transport dans la métropole du Grand Paris et en Île-de-France, en général, est évidemment un important défi, qui nous est lancé à tous.
Il est lancé, avant tout, à l'autorité organisatrice de transports, Île-de-France Mobilités, mais l'État intervient pour la soutenir.
Ainsi, les RER franciliens vont être financés à hauteur de 300 millions d'euros par an dans le cadre du contrat de plan État-région, soit 100 millions d'euros supplémentaires par an que sur la période précédente. Le Grand Paris Express, que vous avez également cité, monsieur le sénateur Léonhardt, fera l'objet d'investissements extrêmement élevés. Le programme global atteint 35 milliards d'euros et sera de nature à permettre un désengorgement.
Île-de-France Mobilités a aussi lancé un plan de bus en grande couronne pour désengorger le transport à l'intérieur de cet espace.
Ce sont donc des efforts communs à l'autorité organisatrice et à l'État qui permettront de répondre aux besoins des usagers.
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