Question d'actualité sur les difficultés de recrutement sur le marché du travail
Cette situation touche plus particulièrement les secteurs de l'hôtellerie-restauration, du BTP, de l'industrie, du commerce, de la santé et du grand âge, des transports et de la logistique. Les difficultés sont particulièrement visibles dans la restauration et les hôpitaux, où le manque de personnel aggrave encore davantage des conditions de travail déjà très délicates.
Ce phénomène concerne donc à la fois des emplois très qualifiés, pour lesquels nous manquons de candidats, et des emplois peu qualifiés, pour lesquels un vivier de main-d'œuvre existe, mais dont l'attractivité fait défaut.
Ces deux situations nécessitent des mesures différenciées : il faut mieux adapter l'offre de formation au marché du travail et améliorer les conditions d'emploi.
Cet automne, le Gouvernement a d'ailleurs lancé un plan fondé sur ces deux principes pour réduire les tensions en termes de recrutement.
Mais, d'après l'avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), les politiques en la matière doivent cibler un spectre bien plus large.
Au-delà des mesures pour renforcer l'attractivité des métiers, telles que les hausses de salaire, le CESE déplore l'existence de freins périphériques à l'emploi. C'est pourquoi il souligne l'importance d'une politique globale touchant au logement social, aux solutions d'accueil des jeunes enfants ou encore à la couverture du territoire en moyens de transports collectifs.
Aussi, madame la ministre, allez-vous adapter votre plan de lutte contre les difficultés de recrutement et associer les collectivités locales à une politique à la fois plus globale et plus adaptée à chaque territoire ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion.
Mme Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion. Monsieur le sénateur Éric Gold, les tensions persistantes en matière de recrutement peuvent être source de difficultés pour les entreprises, mais elles constituent aussi une bonne nouvelle, car elles sont le signe que la reprise est robuste.
Il nous faut donc accompagner cette reprise en répondant aux besoins de main-d'œuvre des entreprises, qui constituent autant d'opportunités pour les jeunes et les demandeurs d'emploi.
Depuis le début du quinquennat, nous investissons comme jamais dans la formation : je pense notamment au plan d'investissement dans les compétences à hauteur de 15 milliards d'euros. Plus récemment, 1,4 milliard d'euros ciblant plus particulièrement les formations en entreprise ou en alternance, qui préparent directement à un emploi, sont venus compléter ces efforts.
Comme vous l'avez signalé, il convient également de renforcer l'attractivité des métiers en tension. C'est le sens des discussions que j'ai engagées avec certaines branches pour les inciter à revaloriser leur minima conventionnels et à améliorer leurs conditions de travail. La branche des hôtels, cafés, restaurants a ainsi réussi à proposer une hausse moyenne des salaires de plus de 16 %.
Comme le souligne le CESE dans son avis, il nous faut aussi lever l'ensemble des freins périphériques au retour à l'emploi. C'est avant tout à l'échelon local que des réponses peuvent être trouvées en partenariat avec les collectivités.
Nous avons donc demandé à chaque sous-préfet d'identifier, avec les acteurs locaux, les solutions qui peuvent être proposées aux demandeurs d'emploi, en tenant compte des spécificités des territoires.
Enfin, il nous faut nous assurer que les demandeurs d'emploi à qui ces formations sont proposées s'en saisissent effectivement et répondent aux offres d'emploi. C'est tout le sens du contrôle de la recherche d'emploi, qui a conduit à une radiation de près de 18 % des demandeurs d'emploi contrôlés au cours du mois de décembre.
Monsieur le sénateur, l'ensemble de ces actions commencent à porter leurs fruits. Ces derniers mois, les embauches ont atteint un niveau inégalé depuis près de vingt ans. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. Éric Gold, pour la réplique.
M. Éric Gold. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. Nombre de secteurs sont aujourd'hui en souffrance et nous comptons réellement sur vous pour trouver les leviers indispensables à un retour rapide à l'emploi du plus grand nombre. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)
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