Contact     Extranet     facebook      twitter      youtube      rss

 

Question d'actualité sur l'éolien en mer

M. le président. La parole est à M. Philippe Grosvalet, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

M. Philippe Grosvalet. Monsieur le secrétaire d’État chargé de la mer, le 13 octobre 2017, nous assistions à la mise à l’eau de la première éolienne flottante en France, à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique.

« C’est une filière d’avenir. J’y crois et je veux que nous soyons l’un des leaders. » Tels sont les mots qu’a prononcés le Président de la République lors des dernières assises de la Mer, le mardi 28 novembre dernier à Nantes.

Nous pouvons être fiers de posséder aujourd’hui en France les savoir-faire et les entreprises susceptibles de construire les turbines, les pales et les sous-stations nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés.

Pour autant, l’horizon n’est pas dégagé pour les acteurs de l’éolien en mer. Selon les grands industriels installés dans mon département, il y a un manque de planification et de visibilité pour atteindre l’objectif de 45 gigawatts en 2050.

Les difficultés rencontrées à Saint-Nazaire par General Electric, qui annonce se séparer de la moitié de ses effectifs, soit 600 salariés, en sont une parfaite illustration. Ayons bien en tête la situation catastrophique que connaît en ce moment la filière photovoltaïque en France : elle risque tout simplement de disparaître. Deux usines vont fermer dans mon département.

Quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement pour garantir une meilleure planification ?

Plus précisément, concernant les appels d’offres, que prévoyez-vous pour renforcer la compétitivité de nos entreprises face à la concurrence étrangère, notamment chinoise ?

En outre, s’agissant de General Electric, que prévoyez-vous pour accompagner ce creux de charge et permettre de conserver les 600 emplois et les savoir-faire ?

Enfin, monsieur le secrétaire d’État, vous êtes Breton comme moi. Vous êtes attaché à nos pêcheurs. Comment comptez-vous rattraper les couacs de communication qui ont accompagné la présentation des cartographies des futurs parcs éoliens en mer ? Allez-vous engager une véritable concertation avec les principaux acteurs concernés, en premier lieu avec les pêcheurs ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. – M. Rachid Temal applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État chargé de la mer et de la biodiversité.

M. Hervé Berville, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la mer et de la biodiversité. Monsieur le sénateur Grosvalet, je voulais tout d’abord vous remercier de votre implication. Dans nos territoires, y compris votre magnifique département – je profite de l’occasion pour saluer le maire de Saint-Nazaire, M. Samzun –, il nous faut engager trois chantiers fondamentaux.

Premièrement, nous devons assurer la souveraineté énergétique de notre pays et de nos territoires. Nous ne pouvons pas dépendre du gaz russe ou du pétrole venu d’ailleurs.

Deuxièmement, nous avons besoin d’une filière éolienne offshore et flottante qui soit française, qui crée de l’emploi et qui rayonne à l’international. Le développement des énergies renouvelables est un enjeu essentiel pour mener à bien la transition écologique que nous appelons tous de nos vœux.

M. Rachid Temal. Et concrètement ?

M. Hervé Berville, secrétaire d’État. Troisièmement, il est nécessaire de prendre en compte les zones de pêche, les zones de protection forte et les zones de développement touristiques dans le cadre de la planification.

Très concrètement, nous avons lancé un exercice inédit de planification en mer depuis le mois de janvier de cette année. Pendant six mois, tout le monde pourra y participer, afin de réfléchir à la construction des éoliennes, à leurs retombées économiques, ainsi, bien évidemment, qu’aux effets sur l’emploi. J’invite tous ceux qui souhaitent contribuer à le faire. Vous l’avez fait vous-même dans votre département.

Il faut – nous le devons aux industriels que vous avez mentionnés – mener à bien ce travail de planification et lui donner de la visibilité. C’est la raison pour laquelle nous allons lancer un méga-appel d’offres sur l’éolien offshore de 10 gigawatts au mois de janvier 2025, à l’issue de ce travail.

Ensuite, nous devrons travailler avec les lycées professionnels, avec les régions et, plus généralement, avec l’ensemble des collectivités, afin de disposer des formations et des compétences dans nos territoires, de ne pas importer les différents composants et d’avoir une filière de l’éolien flottant qui permette de renforcer notre souveraineté et de favoriser la réindustrialisation de notre territoire.

Voilà notre horizon ! Je vous remercie une nouvelle fois de votre travail et de votre contribution. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

×
Stay Informed

When you subscribe to the blog, we will send you an e-mail when there are new updates on the site so you wouldn't miss them.

Proposition de loi visant à adapter le droit de la...
Débat sur la situation de l'hôpital