Question d'actualité sur les moyens aériens de la sécurité civile
M. André Guiol. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur, dans un tout autre registre.
Comme chaque année dans le Var à l'approche de la saison estivale, la même question revient : y aura-t-il un Dragon 83 affecté à notre département cette année ? S'il s'agit de détacher un hélicoptère de la sécurité civile sur la base du Luc-en-Provence, il semblerait que, cette année, outre le manque global d'appareils de ce type, se pose le problème de leur maintenance et de la disponibilité de leur équipage. D'où l'angoisse des Varoises et des Varois, mais aussi celle des habitants du département de la Gironde, qui voient leur Dragon 33 surchargé par le non-déploiement d'un hélicoptère de la gendarmerie.
Ma question est donc la suivante, monsieur le ministre : quelles décisions comptez-vous prendre pour mieux préparer la saison 2021 en termes de moyens aériens en général ?
J'insiste sur le « en général », car ma question cache un besoin bien plus vaste lié à l'insuffisance du nombre d'appareils volants destinés à la lutte contre les incendies de forêt.
Je veux parler du manque d'avions bombardiers d'eau amphibie, les fameux Canadair, capables d'écoper en mer ou sur toute autre étendue d'eau. Ces appareils d'une grande efficacité sont complémentaires des avions devant atterrir pour faire le plein avant chaque largage. Ils sont aussi d'un appui indispensable à l'action que mènent les CCFF, les comités communaux feux de forêts, et à l'engagement courageux de nos sapeurs-pompiers sur le terrain.
Chaque année, confrontées à des chaleurs caniculaires, les forêts du sud de la France, mais aussi celles du Portugal, de l'Espagne et, tout récemment, de la Grèce – et j'en oublie – flambent, ce qui occasionne des dégâts irréversibles sur l'environnement, la biodiversité et le dérèglement climatique.
Aussi, dans le cadre de la prochaine proposition de loi sur la sécurité civile, dite « Matras », et du plan de relance, ne pourrait-on pas envisager une véritable stratégie d'acquisition ou de fabrication de ce type d'appareil à l'échelle européenne ? La période est opportune pour relocaliser notre industrie. Il s'agit de créer des emplois et de mieux protéger nos concitoyens et notre patrimoine naturel. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question, qui me permet, à quelques jours du début de la saison des feux, comme on l'appelle malheureusement, de redire à quel point nos sapeurs-pompiers, qu'ils soient professionnels ou volontaires, et tous ceux qui concourent à la sécurité civile de notre pays sont indispensables. Leur courage mérite d'être soutenu, et je sais que vous le faites.
Dans quelques heures, j'aurai l'honneur de représenter le Gouvernement dans le cadre de l'examen, par l'Assemblée nationale, de la proposition de loi de M. Fabien Matras, qui vise à renforcer considérablement le système de volontariat de la sécurité civile de notre pays.
Vous évoquez plus précisément la question du matériel. Depuis sept ou huit ans, on est passé de 38 hélicoptères Dragon à 34. Il y a eu des accidents et des défauts de matériel, qui pèsent lourdement sur notre système de sécurité civile. Ces hélicoptères ont été particulièrement sollicités, vous le savez, dans vos territoires, mais aussi, de plus en plus, au nord de la Loire, à la suite du réchauffement climatique, qui joue évidemment un rôle dans les feux de forêt.
Par ailleurs, ces 34 hélicoptères Dragon ont été particulièrement mobilisés lors de la crise de la covid-19, avec plus de 600 interventions sanitaires.
À la suite de la demande du Premier ministre et grâce au plan de relance, deux hélicoptères supplémentaires ont été achetés, faisant ainsi passer notre flotte à 36 appareils. Le Premier ministre et moi-même avons proposé deux autres hélicoptères supplémentaires, afin de revenir à l'étiage de 38 hélicoptères, qui permet d'intervenir dans de bonnes conditions de sécurisation des populations.
Par ailleurs, nous renouvelons la flotte des avions bombardiers d'eau. Lorsque j'étais au ministère des comptes publics, nous avions engagé, avec Gérard Collomb, des moyens supplémentaires à cet effet. J'en profite pour saluer Jacqueline Gourault, qui s'est occupée précédemment de ce sujet.
Vous l'avez dit, la Commission européenne nous aide fortement, puisque 90 % du financement de ces avions est assuré par celle-ci. La France portera des demandes d'avions supplémentaires pour aider nos pompiers et tous les territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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