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Question d'actualité sur les conditions de travail des enseignants

Mme Guylène Pantel. Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.

Hier, les syndicats appelaient à une grève de la fonction publique.

Aujourd’hui, je souhaite plus particulièrement évoquer le cas des enseignants, qui se sont davantage mobilisés que les autres fonctionnaires et qui avaient déjà manifesté, le 1er février dernier, pour une amélioration de leurs conditions de travail.

Il est commun de dire, mais il n’est pas inutile de répéter, que l’école est le commencement de tout : de l’accès aux savoirs, de l’accès à la sociabilité, de l’accès au sens critique, de l’accès aux valeurs républicaines, donc de la citoyenneté.

Nous mettons entre les mains des professeurs, en toute confiance, ce que nous avons de plus cher : nos enfants.

Ils exercent du mieux qu’ils peuvent leur principale mission, l’enseignement, mais ils redeviennent aussi, de plus en plus, des hussards noirs de la République, car on leur demande de ne rien lâcher sur la laïcité, dans une société où cette valeur n’est plus du tout une évidence pour certains. Cette dernière mission est devenue dangereuse ; les agressions venant de parents d’élèves ou d’élèves eux-mêmes en sont une tragique illustration.

Aussi, le minimum que nous leur devons, c’est un salaire qui soit à la hauteur de leur investissement et de leur dévouement.

Or, sans ignorer les effets du pacte Enseignant ni les différentes revalorisations du point d’indice, il faut bien reconnaître que, sur la durée, les enseignants sont de grands perdants : alors que le budget de l’éducation en France est supérieur à ce qu’il est en Allemagne, les professeurs sont deux fois moins payés ici que là-bas ; alors que le salaire brut hors primes des jeunes enseignants de collège équivalait à 2,3 Smic en 1980, il n’était plus que de 1,2 fois le salaire minimum en 2021.

Madame la ministre, comment réorienter davantage les moyens de l’éducation nationale vers les professeurs, qui sont en première ligne dans la construction de la cohésion sociale et de l’avenir de notre pays ? (Applaudissements sur les travées du groupe du RDSE.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.

Mme Nicole Belloubet, ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse. Madame la sénatrice Pantel, nous sommes évidemment aux côtés des enseignants – nous ne pouvons que l’être – dans toute la diversité de leurs missions, que vous venez de rappeler.

Il y a trois points à propos desquels je souhaite apporter à nos enseignants un appui clair.

Pour ce qui est tout d’abord de la revalorisation de leur salaire, il faut le dire, entre 2023 et 2024, c’est un effort de 4,8 milliards d’euros qui a été déployé à cet effet, soit trois fois plus que l’effort consenti entre 2013 et 2017. Cela nous permet de donner à nos professeurs titulaires, à nos psychologues, à nos conseillers principaux d’éducation (CPE), un salaire de 2 100 euros net par mois au début de leur carrière. Cette revalorisation importante nous place à cet égard dans la moyenne des pays européens. De surcroît – vous l’avez rappelé, madame la sénatrice –, le pacte qui a été proposé aux enseignants leur permet de prendre en charge des missions complémentaires et d’être rémunérés à ce titre ; beaucoup se sont engagés dans cette démarche.

Pour ce qui est ensuite de leur cadre de travail, qui fait évidemment partie intégrante de leur vie d’enseignants, nous travaillons sur le bâti scolaire avec les collectivités territoriales concernées ; je ne peux en dire ici que quelques mots, mais je rencontre régulièrement les présidents de ces collectivités. Nous avons recruté des assistants d’éducation (AED) pour qu’ils assurent en nombre l’accompagnement éducatif. Quant à la sécurité des bâtiments, nous y travaillons également avec les collectivités et avec les autres services de l’État ; nous aurons demain une réunion interministérielle à ce sujet précis autour de M. le Premier ministre.

Un troisième point me semble important, qui fait aussi partie de la manière dont ils envisagent leur travail : c’est la prise en charge de l’hétérogénéité de nos élèves. Nous accueillons aujourd’hui tous les jeunes, et il est très bien qu’il en soit ainsi, mais nous devons mettre en place des dispositifs qui permettent aux enseignants de le faire : je pense aux accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), aux efforts que nous avons à faire pour une école inclusive et à l’ensemble des mesures que nous devons continuer à construire en ce sens. (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)

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